La renaissance de La Vie Polaire d’Expo 67
La renaissance de La Vie Polaire d’Expo 67 est une série de projections marquant le 50e anniversaire de l’Expo 67 en 2017 à Montréal.
Le film original
La Vie Polaire est un film réalisé par Graeme Ferguson, co-inventeur (avec Roman Kroitor, entre autres) du système IMAX lancé à l’exposition universelle d’Osaka en 1970. On peut considérer La Vie polaire comme une première étape menant à la complexité spatiale panoramique des films IMAX. Faisant partie du pavillon tentaculaire « L’Homme interroge l’univers » situé sur l’île Sainte-Hélène, le film doit sa nouveauté à la salle où il est présenté, avec son plateau tournant où s’assoit le public, entouré de onze écrans fixes. Plusieurs ont souligné la fine juxtaposition des images projetées et de la narration, ainsi que la relation complexe entre l’auditoire en mouvement et les écrans multiples. La narration bilingue assurée par des personnalités médiatiques, Lise Payette et Patrick Watson, accompagne un alliage d’images en mouvement, issues d’archives ou de documents contemporains, qui propose des représentations spatiotemporelles détaillées de l’Arctique et de l’Antarctique. On y voit, entre autres, des Inuits du Nord canadien documentés dans leurs activités quotidiennes, des populations nordiques d’Alaska, de Laponie et de Sibérie, de même que des pionniers venus du Sud, des scientifiques et des explorateurs, ainsi que d’autres habitants des lieux – rennes, ours et oiseaux. Il s’en dégage un portrait candide des communautés, des traditions et des paysages nordiques. Des extraits de films d’archives réalisés par les premiers explorateurs de la région se combinent à des séquences documentaires tournées à l’époque par Ferguson, au cours d’une année de déplacements en Arctique et en Antarctique, selon un montage sur écrans multiples qui produit des relations spatiales parfois fluides, parfois fragmentées. Ne visionnant que trois écrans à la fois, le public mettait 28 minutes à effectuer le tour complet de la salle, alors que le film projeté durait en tout 18 minutes.
La recréation
La projection numérique immersive recrée l’expérience audiovisuelle pionnière du film à écrans multiples La Vie Polaire. Par le biais d’une technologie numérique avancée, d’un écran incurvé sur 90 degrés représentant 25% de l’écran originale et de trois projecteurs numériques haute définition (avec des techniques de distorsion et de fusion des bords qui créent une suite unique et fluide) les images restaurées du film avancent sur les onze écrans virtuels se déplaçant à l’horizontale sur l’écran afin de recréer l’expérience visuelle vécue par le public en 1967. Des photographies d’archives, des dessins architecturaux, une maquette du pavillon d’origine, des outils ayant servi à la création du film pour onze écrans et divers objets-souvenirs sont exposés pour contextualiser l’expérience. La recréation de La Vie Polaire, sa réémergence,s’avère une contribution importante dans un contexte où la géopolitique de l’Arctique et le réchauffement climatique occupent les esprits.
Le partenariat
La recréation et présentation de La Vie Polaire est issue d’un partenariat entre la commissaire, Monika Kin Gagnon, de l’équipe de recherche de CINEMAexpo67, composée de spécialistes et d’artistes issus des universités Concordia et York, lesquelles ont fourni un financement à la recherche, au commissariat et à la présentation; et la Cinémathèque québécoise, où le film original, après son dépôt par la Ville de Montréal, est conservé sous la direction de Jean Gagnon, directeur de la préservation et de l’accès aux collections. L’Office national du film du Canada a effectué la numérisation en 4K des éléments originaux du film et sa restauration numérique sous la gouverne de Munro Ferguson, ainsi que la direction technique de l’installation sous la supervision de René Chénier, producteur exécutif, Projets spéciaux.
Projections passés
Cinémathèque québecoise
Le 9 octobre au 2 novembre 2014
Plus d’information
Crée sur 11 écrans par l’inventeur d’IMAX, Graeme Ferguson, organisée par Monika Kin Gagnon à La Cinémathèque québecoise.