À LA RECHERCHE D’


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ARTISTES D’EXPOSITION

Jean-Pierre Aubé

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Kaléidoscope II, 2017

Installation vidéographique: 4 vidéos en séquence aléatoire, 34 min, son ; 2 ordinateurs, synthétiseur modulaire, microscope modifié, microcontrôleur

Jean-Pierre Aubé s’inspire du pavillon Kaléidoscope qui fut commandité pour Expo 67 par six entreprises chimiques canadiennes. Le pavillon créé par Morley Markson avait été conçu pour offrir une expérience psychédélique dynamique mariant couleurs et musique expérimentale au cours de laquelle les visiteurs traversaient trois projections cinématographiques réfractées par de nombreux miroirs. L’installation d’Aubé est composée de courtes vidéos qui montrent en accéléré le processus de cristallisation de produits chimiques achetés sur le deep Web, le côté obscur d’Internet. Adoptant des techniques scientifiques, Aubé a modifié un microscope et a utilisé la lumière polarisée afin de rendre visible la couleur des cristaux, mais également leur structure interne et leur matérialité. Chaque court segment vidéo est ensuite analysé en temps réel par un algorithme de reconnaissance faciale et l’information est envoyée à un réseau de synthétiseurs analogiques. La trame sonore originale du Kaléidoscope provenait de la musique du compositeur canadien R. Murray Schafer, connu pour avoir forgé le terme « soundscape », ou paysage sonore. Pour son installation, Aubé a modifié une pièce de l’album Killing Technology, 1987, de Voivod, un renvoi à la musique avant-gardiste dystopique du genre thrash metal.

SUR L’ARTISTE

Jean-Pierre Aubé est né en 1969 à Kapuskasing (Ontario), et vit à Montréal. Sa démarche interdisciplinaire (performance sonore, art médiatique, installation, photographie) emprunte aux méthodes scientifiques les procédés de collecte de données. L’artiste a participé à plusieurs expositions, festivals de performances et évènements artistiques au Canada ainsi que dans une quinzaine de pays, dont : Rendre réel, Scène Québec (Ottawa, 2007) ; Dataesthetics, Nova Gallery (Zagreb, Croatie, 2006) ; et Electromagnetic Bodies (ZKM, Karlsruhe, Allemagne, 2005; MadridMedialab (Madrid, Espagne, 2006) ; V2 Rotterdam, Pays-Bas, 2006). En 2015, en plus d’une exposition solo à RadioArteMobile (Rome, Italie), Aubé a présenté une performance à la Biennale de Venise à l’invitation de la Galerie de l’UQAM et du Conseil des arts et des lettres du Québec.

Pascal Grandmaison & Marie-Claire Blais

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Le Chemin de l’énigme, 2017

Projection vidéographique HD, 13 min, son

Dans cette projection vidéo, les artistes explorent les phénomènes d’apparition et d’effacement qui ont façonné le site d’Expo 67, se concentrant sur les énormes déplacements de matériaux à l’origine de sa construction et qui se poursuivent encore aujourd’hui. La géologie de l’île Sainte-Hélène a été radicalement transformée pour devenir le site réceptacle des visions futuristes d’Expo 67, forgée comme elle l’a été à partir du déblai excavé lors du creusement du métro et de l’autoroute Décarie, et aussi à partir des boues de dragage de la voie maritime du Saint-Laurent. « La transformation radicale de la forme de l’île Sainte-Hélène, la dissolution de sa configuration ancienne et sa vacuité actuelle nous sont apparues comme étant révélatrices des idéaux véhiculés lors d’Expo 67. Ses voies contradictoires font toujours écho à notre perception du progrès. Nous y avons plongé notre regard. » (M.C. Blais and P. Grandmaison)

SUR LES ARTISTES

Marie-Claire Blais, née à Lévis (Québec), en 1974, vit et travaille à Montréal. Elle a étudié l’architecture à l’Université de Montréal avant de se consacrer à temps plein à sa pratique d’artiste visuelle. Son travail explore, d’un médium à l’autre, diverses expériences de mouvements dans l’espace et s’intéresse aux perceptions qui émanent de ces rencontres dans la mémoire. Son travail a été présenté dans des expositions au Québec et en Ontario, notamment au Musée d’art contemporain de Montréal, à la galerie René Blouin à Montréal, et à Diaz Contemporary à Toronto.

Pascal Grandmaison, né en 1975, vit et travaille à Montréal. Ses œuvres photo, film et vidéo offrent des méditations poétiques sur des sujets allant de la tradition du portrait à l’architecture moderniste, tout en démontrant une conscience critique de la nature médiatisée de la représentation. Usant d’une perspective analytique et d’une esthétique minimale, Grandmaison a réalisé des œuvres à toutes échelles. Depuis son premier survol majeur présenté au Musée d’art contemporain de Montréal (2006); et repris au Musée des Beaux-arts du Canada, Ottawa (2007), le travail de Grandmaison a été exposé nationalement et internationalement, entre autres, au Casino du Luxembourg – Forum d’art contemporain (2011) ; à la Galerie d’Art d’Hamilton (2008–2009) ; et au Centre culturel canadien, Paris (2012–2013). Ses vidéos ont été présentées à la Haus der Kulturen des Welt, Berlin (2012) et au Festival des Arts d’Édimbourg, R.-U. (2014). Grandmaison, diplômé de l’UQAM, a été finaliste en 2013 pour le prix Sobey.

Simon Boudvin

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

TROPHÉES (Montréal 1967-2017), 2017

18 impressions au jet d’encre

« Dans les rues de Montréal, l’héritage d’Expo 67 se retrouve dans le spectacle continu des festivités, mais aussi dans des éléments sculpturaux, fossilisés dans des totems urbains – des monuments –, de leur volume à la géométrie finement dessinée au catafalque des innovations technologiques gratuites et ostentatoires. » (S. Boudvin). Dans son projet photographique, Simon Boudvin dresse l’inventaire des échos urbains de l’Exposition universelle auxquels il juxtapose des citations glanées dans différents documents officiels de l’époque. Les Montréalais sont très familiers avec nombre de ces structures urbaines, et leur renvoi aux pavillons de 1967 souligne le passage du temps et révèle les marques, souvent méconnues, qu’a laissées sur notre paysage urbain le vocabulaire architectural moderne si propre à l’Expo.

Remerciements: Fonderie Darling; Centre Canadien d’Architecture

SUR L’ARTISTE

Simon Boudvin est né en 1979 au Mans, en France. Il a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Giuseppe Penone et à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais. Il enseigne depuis 2007 dans différentes écoles d’architecture. Son travail émerge des champs de l’architecture et des arts visuels. Simon Boudvin regarde la ville et ses étranges constructions, procédant tantôt à leur relevé détaillé, tantôt à leur reconstitution, à l’exercice de leur description, à leur photographie. À Paris, il est représenté par la Galerie Jean Brolly où il a présenté trois expositions : Appareils (2015), Legs (2013), et L’Anse brisée (2009). Son travail a régulièrement été présenté dans différents centres d’art en France : MRAC, Sérignan (2016) ; CRAC Alsace, Altkirch (2016) ; CREDAC, Ivry (2012) ; Les Églises, Chelles (2011) ; La Salle de bains, Lyon (2010) ; ainsi qu’en Europe : Fondation Eugenio Almeida, Évora, Portugal (2017) ; Kunstraum, Düsseldorf, Allemagne (2016) ; Extra City, Anvers, Belgique (2016) ; Project Art Center, Dublin, R.-U. (2015) ; Form Content, Londres, R.-U. (2008). Des programmes internationaux de résidence l’ont amené à travailler à New York, à Séoul, à Hanoï et à Montréal. Il collabore à des projets spécifiques avec plusieurs agences d’architecture comme BuildingBuilding à Paris, France, et V+ à Bruxelles, Belgique.

Stéphane Gilot

Photo de Montréal délire [Delirious Montréal], 2017 © Stéphane Gilot

Montréal délire [Delirious Montréal], 2017

Installation

2067 – Cour internationale de Justice. Siège des crimes écologiques de Montréal, 2 dessins : mine de plomb, crayon de couleur, aquarelle sur papier; Quintet, dessin : mine de plomb, crayon de couleur, aquarelle et découpe sur papier; L’écume des îles, dessin : mine de plomb, crayon de couleur, aquarelle et collage sur papier; plateforme de jeu vidéo Minecraft; table, bois et métal; ordinateurs; projection vidéographique, 12 min 45 s, son

Le minipavillon de Stéphane Gilot agit comme une microcommunauté temporaire qui aborde Expo 67 en tant que laboratoire d’idées, un monde parallèle qui, malheureusement, ne s’est jamais étendu outre les berges des îles Sainte-Hélène et Notre-Dame. Plus qu’un fantôme sémiotique, l’Exposition universelle de 1967, avec son énorme potentiel de formes et d’approches alternatives, est revisitée à travers la plateforme de jeu de construction Minecraft. En effet, la géométrie (le cube et le vecteur), la liberté de création partageable (code ouvert) et la notion de ressource (limitée ou illimitée) de ce jeu particulier se prêtent à la comparaison. Les visiteurs sont invités à participer à la construction d’un monde virtuel et à le parcourir tout en explorant les formes vectorielles si caractéristiques de l’architecture d’Expo 67 – le cube, le triangle et leurs multiples variantes. La forme pentagonale de la table est une référence directe au film de 1979 de Robert Altman, Quintet, qui avait été tourné sur le site de l’Expo. Se déroulant dans un futur post-apocalyptique, le film montre comment l’ordre social établi par un gouvernement-casino est maintenu par un jeu basé sur le pentagone. Le lien avec le sort des pavillons du Québec et de France, transformés en casino, est frappant. Les extraits musicaux proviennent des œuvres des compositeurs Gilles Tremblay et Iannis Xenakis.

Programmation et gestion du serveur du jeu vidéo : Daniel Guérard, avec l’assistance d’Antoine et Julien Guérard, d’Adrien Gilot

Montage vidéo : Caroline Boileau

SUR L’ARTISTE

Né en 1969, originaire de Belgique, Stéphane Gilot vit et travaille à Montréal. Son travail multidisciplinaire combine des dessins, des maquettes, des installations architecturales et la performance. Parmi ses projets récents, mentionnons une exposition individuelle majeure, Le catalogue des futurs, Musée d’art de Joliette (2016) ; Pièce pour cinq interprètes, lumière rose et silence, 12e Biennale de La Havane, Cuba (2015) ; MULTIVERSITÉ/Métacampus à la Galerie de l’UQAM, Montréal (2012) ; et La Cité performative au Musée national des beaux-arts du Québec, Québec (2012). Il a également exposé dans le cadre d’Art Toronto (2015) ; de la Triennale Québécoise, Musée d’art contemporain de Montréal lors (2008) ; et de cadre de Smile Machine, Transmediale, Berlin (2006).

Eva Kolcze et Phil Hoffman

By the Time We Got to Expo, 2015 (film still) © Eva Kolcze & Philip Hoffman

By the Time We Got to Expo [Lorsque nous sommes arrivés à l’Expo], 2015

Films 16 mm et Super 8 mm développés manuellement, vidéo numérique, 9 min 6 s, son.

Le projet de Hoffman et Kolcze transpose dans le présent des images d’archives, donnant un aspect surnaturel aux panoramas d’un site maintenant familier. Les artistes ont retravaillé au moyen de techniques photochimiques et numériques les images provenant de deux films – le film souvenir Expo 67 de Castle Films et la « symphonie urbaine » de William Brind, Objectif : Expo 67 – et les ont accompagnées de la bande sonore analogique de Josh Bonnetta tirée des films originaux. Grâce à une série de manipulations – rephotographier les pellicules originales sur du celluloïd en noir et blanc traité à la main, inverser les couleurs, rendre les images en négatif et les teindre à la main –, ils parviennent à transformer les messages premiers qui portaient l’optimisme et l’enjouement d’Expo 67. Le film, en créant de vibrantes collisions de textures et de formes, sonde les surfaces, les idéologies et la portée de ce « lieu de rassemblement » qu’a été Expo 67.

SUR LES ARTISTES

Eva Kolcze, né en 1981, vit et travaille à Toronto. Elle est une artiste, cinéaste et éducatrice dont les films et les installations explorent les thèmes du paysage, de l’architecture et du corps. Ses créations ont été présentées à différents endroits, incluant le Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa (2016) ; le Musée Gardiner, Toronto (2016) ; la Cinémathèque québécoise, Montréal (2016) ; le Birch Contemporary, Toronto (2015) le Anthology Film Archives, New York (2013) ; et lors de nombreux festivals tels le Festival international du film de Rotterdam, Pays-Bas (2014 – 2016) ; le Festival international du court métrage d’Oberhausen, Allemagne (2015) ; et le Images Festival, Toronto (2015 – 2016). Elle a aussi animé des ateliers de cinéma pour les jeunes et les adultes au Festival international du film de Toronto, à l’Université York, à la Liaison of Independent Filmmakers of Toronto, au Centre Harbourfront, et au Artscape Gibraltar Point, Toronto. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Université de l’EADO et une maîtrise en beaux-arts de l’Université York.

Originaire de la région ontarienne de Kitchener-Waterloo, Philip Hoffman a développé très tôt un intérêt pour la photographie. En tant qu’historien semi-officiel de la vie familiale, Hoffman est devenu captivé par les questions de réalité que soulèvent d’abord la photographie, puis, le cinéma. Après avoir complété un diplôme en arts des médias au Collège Sheridan et un baccalauréat ès arts en littérature à l’Université Wilfrid-Laurier, Hoffman a commencé à travailler sur ses films, mais aussi à enseigner le cinéma, les médias électroniques et numériques au sein du programme des arts médiatiques du Collège Sheridan. Présentement, il enseigne au Département du cinéma et des arts médiatiques de l’Université York. Artiste cinéaste de la mémoire et de l’association, Philip Hoffman est depuis longtemps reconnu au Canada pour l’éminence de ses journaux filmés.

Geronimo Inutiq (AKA DJ MADESKIMO)

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Ensemble / Encore, 2017

Together / Again, 2017

Katimakainnarivugut, 2017

Vidéos :
ensemblevideo1 (10 min), ensemblevideo2 (23 min 47 s), ensemblevideotv (3 min)

Piste sonore : encore (16 min)

Impressions numériques sur aluminium : wolfalert, caribougradient

Impressions numériques d’images sur babillard photos : lichen on rock [lichen sur rocher], arctic ground shrub [arbuste nain de l’Arctique], underwater bike and antlers [bicyclette et bois sous l’eau], lichen on rock2 [lichen sur rocher2]

S’inspirant du mot Katimavik, nom donné à la pyramide renversée du pavillon du Canada qui signifie en inuktitut « lieu de rencontre », l’installation d’Inutiq est une interprétation audiovisuelle abstraite des formes, des images, des symboles et des langages retrouvés dans le pavillon d’origine. Inutiq puise à même les archives pour créer un espace multimédia résolument contemporain constitué de nombreux éléments, dont des films d’archives d’Expo 67 tirés de la collection Prelinger, une pièce audiovisuelle juxtaposant l’anglais, le français et l’inuktitut, des impressions numériques et une composition sonore inspirée de Katimavik, la pièce musicale à quatre pistes du compositeur canadien de musique électroacoustique Otto Joachim jouée dans le pavillon à l’époque. Grâce aux effets optiques et sonores obtenus à l’aide de technologies numériques – cristallisation et fragmentation d’images en mouvement, génération sérielle de formes d’ondes et enregistrement sur bandes magnétiques, manipulation d’images imprimées – l’artiste inscrit une perspective critique de 1967 qu’il décrit comme ayant représenté « l’apogée des possibilités du futurisme et la potentialité d’un État nation en tant qu’agent des progrès ultramodernes des entreprises et de la technologie ». (G. Inutiq)

Remerciements : Conseil des arts de Montréal

SUR L’ARTISTE

D’origine autochtone et québécoise, Geronimo Inutiq est un artiste accompli en musique électronique, art multimédia et installations vidéo. Son travail reflète les courants populaire et underground de la scène électronique et tisse de multiples fils culturels faisant place à une imagerie organique tout en explorant des sources plus synthétiques. Parallèlement à ses performances en musique électronique, composition et soirée DJ, il a été appelé à approfondir de plus en plus la vidéo et l’image numériques et à traiter les archives filmiques dans le cadre de ses expositions en galeries et musées. Son travail et ses performances ont été présentés au Musée de la civilisation de Québec (2016) ; dans l’exposition Beat Nation, Vancouver Art Gallery (Vancouver, 2012; en tournée au Canada, 2012 – 2014) ; au Festival Transmediale et au Club Transmediale, Berlin ; et au imagineNATIVE Film & Media Arts Festival, Toronto.

Leisure (Meredith Carruthers et Susannah Wesley

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Panning for Gold / Walking You Through It [Chercher l’or / Te prendre par la main, 2017], 2017

Impressions numériques et aquarelle sur toiles, rondins de cèdre rouge Pan-Abode, sarraus de nylon sérigraphiés, lettre de Cornelia Hahn Oberlander à Polly Hill décrivant en détail son projet pour l’Environnement pour le jeu créatif et l’apprentissage, résumé dactylographié de Polly Hill pour l’atelier du Centre d’arts des enfants.

Documents : avec l’aimable permission de Bibliothèque et Archives Canada

L’installation prend comme point de départ l’Environnement pour le jeu créatif et l’apprentissage du Centre d’arts des enfants d’Expo 67, le terrain d’aventure que conçut l’architecte paysagiste canadienne novatrice Cornelia Hahn Oberlander. Dans le paysage futuriste singulier d’Expo 67 dominé par le faste et la technologie, cet îlot modestement composé de textures naturelles, de monticules et de « pièces détachées » offrait aux enfants des possibilités de jeux presque infinies. À la suite de recherches approfondies effectuées sur place et dans les archives et grâce à leurs conversations avec Oberlander, les artistes ont créé une installation comprenant de grandes impressions numériques colorées à la main s’inspirant d’artéfacts des rondins crantés conçus pour être assemblés par les visiteurs du Musée. L’abondance de textures, d’objets et de costumes se veut le reflet de la définition non hiérarchique du « pouvoir créatif » d’Oberlander qui défiait la notion conventionnelle de jeu chez l’enfant. Leisure témoigne de la détermination et de la perspicacité analytique d’Oberlander en s’appuyant sur sa correspondance avec la directrice de projet, Polly Hill.

Remerciements : Milieux – Institut pour l’art, culture et technologie; Université Concordia; Pan Abode; Matthew Brooks; Gabrielle Doiron

SUR LES ARTISTES

Leisure est un collectif en art conceptuel basé à Montréal. Travaillant ensemble sous le nom « Leisure » depuis 2004, Carruthers et Wesley s’intéressent aux récits sociohistoriques à travers la recherche conceptuelle, la conversation, l’intervention, la publication de textes et l’organisation d’expositions. Panning For Gold/Walking You Through It, que Leisure développe pour À la recherche d’Expo 67, fait partie d’un projet en cours intitulé You must do the moving, où sont explorées des idées touchant les femmes du milieu du siècle dernier et la production artistique – en particulier le mouvement dans l’espace, la gestuelle et l’utilisation d’approches méthodologiques alternatives. Leisure a réalisé des expositions et des projets spéciaux en collaboration avec différents lieux de création au Canada et à l’étranger, et a participé à des résidences à Banff (Banff Centre for the Arts, Alberta, 2007) ; Dawson City (KIAC, Yukon) ; Haliburton (Ontario) ; et Vienne (Kunstverein das weisse haus, Autriche, 2008). Les recherches récentes du collectif sur la gestuelle et la narration spatiale comprennent Dualité / Dualité (Artexte, Montréal, 2015) et Conversations With Magic Stones, en 2016 à l’EFA, à New York.

Emmanuelle Léonard

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Le Huitième Jour 1967-2017 [The Eighth Day 1967-2017], 2017

Projection vidéographique, 13 min, son

Le Huitième Jour s’inspire du court métrage que l’artiste québécois Charles Gagnon réalisa pour le pavillon Chrétien, l’un des trois pavillons religieux d’Expo 67. Composé de séquences d’actualités de l’époque, il expose une critique virulente des technologies de guerre, de la violence et du consumérisme d’après-guerre. L’installation vidéo en deux projections d’Emmanuelle Léonard est la suite directe du film de Gagnon : dans un collage de séquences tirées de centaines de milliers de sources Internet, l’artiste témoigne de conflits de 1967 à nos jours. Les documents proviennent de diffusions d’archives télévisuelles, étatiques ou militaires, de matériel d’autopromotion de guérillas ainsi que de propagande de divers camps. L’évolution des technologies est rendue manifeste par les différences de qualité et de format des images alors que la projection passe de l’analogique au numérique, que les enregistrements sont tantôt faits à l’aide de téléphones portables, tantôt captés par des drones et des détecteurs infrarouges. Léonard a choisi de retenir des activités quotidiennes – marcher au pas, avancer péniblement à travers la jungle, courir, s’asseoir et attendre dans des camps de fortune, enjamber des cadavres – et de demeurer au niveau du sol dans le but précis de subvertir les images de guerre de haute technologie privilégiées par l’armée.

SUR L’ARTISTE

Emmanuelle Léonard est née, vit et travaille à Montréal. Son travail a été présenté au cours de nombreuses expositions individuelles et collectives au Canada et en Europe. L’artiste a participé à la Triennale Québécoise (2011) et à la Biennale de Montréal (2014) au Musée d’art contemporain de Montréal. Récipiendaire du prix Pierre-Ayot en 2005, elle a également été nominée pour le prix Grange en 2012 et a été finaliste du premier prix en art actuel du Musée national des beaux-arts du Québec en 2013 ainsi que du prix Louis-Comtois en 2014.

Duane Linklater

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Richard-Max Tremblay

Earth Mother Hair [Cheveux de Terre-Mère], Indian Hair [Cheveux d’Indien], et Earth Mother Eyes [Yeux de Terre-Mère], Indian Eyes [Yeux d’Indien], Animal Eyes [Yeux d’animal], 2017

Peinture sur mur intérieur du Musée d’art contemporain de Montréal, tirée d’une série de petites peintures d’yeux et de cheveux effectuées à partir d’une photographie de Earth Mother and Her Children (1967) de Norval Morrisseau, exécution confiée à Julie Ouellet, absence de l’artiste

Peinture sur panneau de bois extérieur du pavillon des Indiens du Canada à partir du dessin original, interprétation de Carl Ray, censure imposée par le MAINC, absence de Norval Morrisseau

Cette œuvre de Duane Linklater interroge l’institutionnalisation et l’historicisation des corps et des œuvres autochtones. La peinture réalisée à même le mur fait référence à Earth Mother and Her Children, l’œuvre de Norval Morrisseau exécutée sur un des panneaux de bois extérieurs du pavillon des Indiens du Canada. Ce fut en fait Carl Ray, l’assistant de Morrisseau, qui accomplit la murale au nom de l’artiste pour des raisons qui demeurent nébuleuses, mais qui pourraient être liées au fait que le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (MAINC) ait exigé de l’artiste de modifier l’œuvre, jugeant trop explicite la représentation d’un humain et d’un animal se nourrissant au sein de Terre-Mère. La murale finale fut modifiée – et censurée – et une distance « appropriée » fut établie entre Terre-Mère et ses enfants. Pour réitérer l’absence de Morisseau, Linklater a confié à Julie Ouellet l’exécution de son interprétation des cheveux et des yeux de l’œuvre originale. Une lourde charge politique entoura le pavillon des Indiens du Canada, qui était composé de six œuvres de grandes dimensions réalisées par des artistes contemporains et d’un totem, et par ailleurs de documents photographiques et textuels dénonçant de manière explicite l’histoire et le traitement des peuples autochtones au Canada, y compris le système des pensionnats indiens qui, en 1967, était encore pleinement en vigueur. Linklater évoque cet héritage « qui nous affecte encore, dont nous sommes encore témoins et auquel nous devons encore faire face aujourd’hui ». (D. Linklater)

SUR L’ARTISTE

Duane Linklater, né en 1976, est Cri Omaskêko de la nation Moose Cree du nord de l’Ontario et vit présentement à North Bay, Ontario. Linklater a obtenu deux baccalauréats de l’Université de l’Alberta en Études Autochtones et en Arts visuels. Il a ensuite complété sa maîtrise en film et vidéo à la Milton Avery Graduate School of Arts du Bard College dans l’État de New York. Il a exposé et projeté son travail nationalement et internationalement à la Vancouver Art Gallery ; la Art Gallery of Alberta, Edmonton ; la Family Business Gallery, New York ; et à The Power Plant Contemporary Art Gallery, Toronto. Il a récemment présenté son travail en collaboration avec Tanya Lukin Linklater au Museum of Contemporary Canadian Art, Toronto. Son film, Modest Livelihood (2012), projet réalisé en collaboration avec Brian Jungen, a d’abord été présenté à la Walter Phillips Gallery du Centre Banff en collaboration avec dOCUMENTA (13), puis, à la Reva and David Logan Centre Gallery de l’Université de Chicago ; à la Galerie Catriona Jeffries, Vancouver ; et au Musée des Beaux-arts de l’Ontario, Toronto. Linklater a remporté le Prix Sobey en 2013.

Caroline Martel

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Richard-Max Tremblay

Spectacles du monde, 2017 [Spectacles of the World]

Archives télévisuelles, filmiques et audios transférées sur média numérique, 35 écrans, 78 membrures d’acier VersaTube, 7 min 45 s, son

Avec l’aimable permission de l’artiste

La cinéaste documentariste Caroline Martel et son collaborateur Mathieu Bouchard-Malo ont composé, pour reprendre leur expression, un montage de films d’archives destiné à être présenté sur la mosaïque d’écrans de l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts. Expo 67 a été comparée à un parc d’attractions optiques, et le sémioticien italien Umberto Eco l’a aussi caractérisée en des termes similaires. Le montage met justement en exergue le caractère interactif, immersif, cinématique et multimédia des films qui furent projetés sur de multiples écrans à Expo 67, et inclut des images de nuit de La Ronde et des pavillons illuminés. La fragmentation des images sur 35 écrans transmet toute la vivacité et l’esprit d’innovation d’Expo, et à travers le prisme de l’histoire, ces images acquièrent une contemporanéité.

Recherche et réalisation : Caroline Martel

Montage et collaboration créative : Mathieu Bouchard-Malo

Soutien technique et animation des versatubes : Joan Berthiaume

Mastering sonore : Owen Chapman

Remerciements :
Archives de Radio-Canada; Bibliothèque et Archives Canada; Centre d’histoire de Montréal; The Jim Henson Company; Philippe Spurrell, le Cinéclub de Montréal; Roger Laroche, Jean-Benoît Martel et tous les ayants-droits ayant donné des permissions gracieuses d’utiliser leurs films.

SUR L’ARTISTE

Caroline Martel, née en 1973 à Montréal, est une documentariste qui œuvre en cinéma et en arts médiatiques. Ses films ont été présentés à travers le monde, du Festival international de Toronto, en passant par International Documentary Filmfestival Amsterdam, les chaînes télévisées Radio-Canada), Sveriges Television (Suède) et Japan Broadcasting Corporation (NHK, Japon), le Museum of Modern Art, New York et le Centre Georges Pompidou, Paris. Son premier long-métrage comme réalisatrice et productrice indépendante, Le Fantôme de l’opératrice (2004), a connu une trajectoire internationale exceptionnelle étant présenté dans plus de cinquante festivals de films internationaux. En 2011, Martel était l’une des cinéastes invitées du 57th Robert Flaherty Seminar. Sa première exposition, l’installation de montage Industry/Cinema (2012), a été présentée au Museum of Moving Images de New York.

Jacqueline Hoàng NguyỄn

1967: A People Kind of Place, 2012 (film still), © Jacqueline Hoàng Nguyễn

1967: A People Kind of Place [1967 : Une place pour le monde], 2012

Films Super 8, 16 mm et 35 mm transférés sur vidéo SD, 20 min

Ce film constitué de séquences de films d’archives marie la science-fiction au thème de l’identité politique afin d’explorer de manière provocatrice le point de rencontre entre l’hospitalité, la diversité et la déclaration officielle du multiculturalisme en tant que politique nationale en 1967, année où Expo 67 accueillit les visiteurs du monde entier. Prenant comme point de départ la construction de la première plateforme d’atterrissage d’ovnis au monde à Saint-Paul, en Alberta, et l’anticipation d’un premier contact avec les extraterrestres dans le contexte des célébrations du Centenaire du Canada, le film de Nguyễn se veut une contre-narration critique de la perception que le Canada s’est faite de sa propre histoire multiculturelle. « Dans cette étude de cas, la plateforme d’atterrissage d’ovnis sert de vaisseau conceptuel grâce auquel il est possible d’analyser l’émergence du multiculturalisme en tant que politique nationale favorable dans l’histoire de la colonisation par des peuples blancs. » (J. H. Nguyễn)

SUR L’ARTISTE

Née à Montréal en 1979, et présentement établie à Stockholm, Suède, l’artiste Jacqueline Hoàng Nguyễn appuie son art sur la recherche. En 2011, elle a complété le programme d’études indépendant du Whitney Museum, après avoir obtenu en 2005 une maîtrise en beaux-arts et un certificat d’études supérieures en Critical Studies à la Malmö Art Academy, Suède, et un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia en 2003. Elle a reçu un important soutien financier, notamment une subvention du Conseil des Arts du Canada, une bourse du Banff Centre for the Arts, une autre du Swedish Arts Grants Committee’s International Program for Visual Arts et un Swedish Research and Development Fellowship in the Arts. Ses expositions individuelles les plus récentes ont été présentées à la New Gallery, Calgary (2015) ; au MAI (Montréal, arts interculturels, 2014) ; à la Momenta Art, Brooklyn (2014) ; au Kunstverein Braunschweig, Braunschweig, Allemagne (2013) ; et à VOX : Centre de l’image contemporaine, Montréal (2012). Elle a également participé à la Biennale de Montréal (2014) et à d’autres expositions collectives dans des galeries telles que A Space, Toronto (2014) ; l’Apexart, New York (2013) ; PAVED arts, Saskatoon (2013) ; Or Gallery, Vancouver (2013) ; et l’Institute of Contemporary Art, Philadelphie (2011). En 2011, commissionnée par CC Seven, elle a réalisé une pièce sonore in situ pour le cimetière Woodland à Stockholm, un site déclaré patrimoine mondial par l’UNESCO.

Dave Ritter et Kathleen Ritter

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Reprise, 2017

Installation sonore, table tournante, disque vinyle, murale, coussins

Les profonds bouleversements politiques et sociaux qui marquèrent la fin des années 1960 se reflètent dans la divergence des formes musicales nées à cette époque, de la musique électronique expérimentale au reggae en passant par la musique lounge. Tous ces genres musicaux se retrouvèrent à Expo 67, ainsi que de la musique plus traditionnelle, le pop et le classique.

Considérant 1967 comme l’année durant laquelle est apparue la musique électronique telle que nous la connaissons, David Ritter et Kathleen Ritter ont créé un collage audio constitué des sons de 1967. Leurs échantillons sont tirés d’œuvres significatives : le livre de Marshall McLuhan The Medium is the Message; la composition électroacoustique Centre-élan de Gilles Tremblay; la composition sculpturale sonore Les Mécaniques du collectif d’artistes Fusion des arts; la chanson Strawberry Fields Forever des Beatles; la pièce conceptuelle de Steve Reich Piano Phase ainsi que le documentaire radiophonique de Glenn Gould The Idea of North. Ils puisent également à même les écrits de Guy Debord et à certains morceaux de Delia Derbyshire et Daphne Oram. Dans leur installation sonore, les artistes se concentrent sur les espaces auditifs d’Expo 67, particulièrement sur les phénomènes d’échantillonnage et de répétition présentés pour la première fois au grand public et qui, selon eux, ont constitué des moments fondamentaux augurant de la montée de la culture DJ, du hip-hop et du remixage.

Assistante de recherche : Leticia Trandafir

Mixage et mastérisation audio : Josh Bowman

SUR LES ARTISTES

Kathleen Ritter est une artiste et écrivaine, née en 1974 à Oshawa, Ontario. Travaillant avec le son, la photographie, la vidéo et l’écriture, sa pratique – souvent collaborative – explore les récits d’histoire alternative, particulièrement en relation avec les systèmes de pouvoir, le langage et les technologies. Ses récentes expositions individuelles comprennent la Galerie G de Toronto et la Galerie Battat art contemporain de Montréal (2014). Ritter a également organisé des expositions au Canada et à l’étranger, et publié des textes sur l’art contemporain et sur des artistes comme Mark Manders, Pierre Huyghe, Althea Thauberger, Colette Urban, Rachel Harrison, Derek Sullivan, et Ai Weiwei, pour n’en nommer que certains, ainsi que sur des sujets aussi divers que le hip hop, le travail précaire, l’art public, la révolution, et la perception visuelle.

David Ritter est un universitaire et un musicien, né en 1979 à Oshawa (Ontario). Boursier, il poursuit son doctorat en Anglais à l’Université de Toronto et il travaille actuellement à une dissertation sur le caractère dans la littérature historique du dix-huitième siècle. Ses recherches portent sur les littératures anglaise et canadienne, l’historiographie, le roman et le croisement entre son et récit. En 2008, il a fondé le groupe de musique country alternative The Strumbellas, qui a gagné en 2013 le prix Juno du meilleur album de musique traditionnelle de l’année. Le groupe s’est vu décerné de multiples autres prix et subventions.

David K. Ross

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Souveraine comme l’amour, 2017

Projection vidéographique, 12 min, son

Dans ce film, un drone muni d’une caméra suit le trajet original emprunté par le Minirail, ce monorail surélevé qui assurait le transport des visiteurs sur le site d’Expo 67. Guidé par des données techniques et géologiques tirées de plans d’ingénierie, le drone aurait pu reconstituer le trajet exact du Minirail s’il n’avait pas rencontré les obstacles – arbres, interférence électronique, règles de sécurité – qui fournissent une structure au film. L’arc narratif et le texte hors champ proviennent de Terre des hommes, l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry dont s’inspirent le thème et l’expression d’Expo 67. Ross opère une troublante convergence entre le passé, le présent et l’avenir par le jeu de recoupement de la prose grandement poétique de 1939 et des paysages de 2017 alors qu’il expose deux points de vue du site indépendants l’un de l’autre. « Souveraine comme l’amour nous montre l’ancien site de l’Exposition universelle tel qu’il se présente en 2017, depuis longtemps dépouillé de ses proclamations technologiques exaltantes, dépourvu de son rail surélevé, abandonné de ses foules et vidé de nombre de ses pavillons à l’architecture novatrice. Le drone saisit un paysage rempli non pas de cinquante millions de visiteurs, mais d’arbres de cinquante ans. Il documente un espace dominé non pas par une architecture avant-gardiste, mais par des estrades abandonnées et des hangars de stockage mobiles. Il dépeint une topographie animée non pas par le progrès scientifique, mais par des étangs remplis d’algues et d’un observateur d’oiseaux fortuit. » (D. Ross)

Remerciements :
Aide au cinéma indépendant, Office national du film du Canada; CINEMAexpo67

SUR L’ARTISTE

David K. Ross est né en 1966 à Weston, Ontario. L’œuvre de Ross aborde les processus et les actions qui permettent aux activités culturelles, aux infrastructures monumentales et aux structures architecturales d’exister. Son travail a été exposé dans plusieurs grandes institutions d’Amérique du Nord et d’Europe et fait partie de collections privées et publiques dont le Musée des Beaux-arts du Canada, Ottawa; le Musée d’art contemporain de Montréal, et le Centre Canadien d’Architecture, Montréal. Ses films et installations vidéographiques ont été présentés à CineMarfa, Marfa, É.-U. (2012); au Mois de la Photo à Montréal (2013); à la Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts, Chicago (2014), et au Festival international de film de Toronto, section Wavelengths (2015).

Mark Ruwedel

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Untitled, 1991 | Untitled, 1990 | Untitled, 1988 | Untitled, 1990 | Untitled, Île Ste-Hélène, 1989 | Untitled, 1990 | Untitled, 1989 | Untitled, 1989 | Untitled, 1990

10 épreuves à la gélatine argentique

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Achat en 1992

Ces dix épreuves à la gélatine argentique révèlent l’état d’abandon dans lequel se retrouvent les îles 25 ans après Expo 67, montrant les traces à peine visibles de ce qui subsiste des pavillons et des structures d’origine.

SUR L’ARTISTE

Mark Ruwedel est né aux États-Unis en 1954. Il est devenu l’un des photographes paysagistes les plus respectés du Canada. Au cours de sa carrière de trois décennies, Ruwedel a perfectionné sa technique de capture de paysages où des traces de civilisation humaine rencontrent le monde naturel. En 2014, il s’est mérité le Prix de photographie Banque Scotia.

Chris Salter

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

N-Polytope: Behaviors in Light and Sound After Iannis Xenakis-MAC Version [N-Polytope : Comportements en lumières et sons d’après Iannis Xenakis ─ Version MAC], 2017

Câbles en acier, microélectroniques, DEL, haut-parleurs, logiciels

Cette installation est un hommage aux radicaux Polytopes que le compositeur français d’origine grecque Iannis Xenakis créa dans les années 1960 et 1970, et dont le premier a été présenté à Expo 67 dans le pavillon de la France, l’actuel Casino de Montréal. Configurée de manière à s’adapter à la rotonde, l’installation est constituée de 126 puissantes DEL et d’une multitude de petits haut-parleurs, le tout étant suspendu à la grandeur de l’espace sur une « surface lignée » géométrique fabriquée de minces câbles d’aéronefs. L’environnement de lumières et de sons ainsi créé oscille constamment entre l’ordre et le désordre, ce qui fait écho à l’œuvre originale de Xenakis et à la fascination qu’il vouait aux comportements des systèmes naturels. L’installation est actionnée grâce à un réseau de capteurs qui, selon des techniques d’apprentissage automatisé, « apprennent » différents modèles rythmiques et spatiaux en fonction des émissions sonores et lumineuses et influencent ainsi le déroulement général des permutations dans le temps. N-Polytope n’est en aucun cas une reconstitution des Polytopes de Xenakis, mais bien une recréation qui permet d’explorer comment les procédés probabilistes (appelés également stochastiques) qui ont tant passionné Xenakis peuvent être interprétés et actualisés à l’aide de technologies que l’artiste n’aura jamais connues au cours de sa vie.

Concept et direction : Chris Salter

Composition: Chris Salter et Adam Basanta

Conception architecturale : Thomas Spier

Direction technique, systèmes intégrés, programmation de la composition médiatique : Marije Baalman

Conception de l’éclairage : Elio Bidinost

Programmation et modélisation des comportements médiatiques : Sofian Audry

Assistance à la production (Montréal) : Owen Coolidge, Garrett Lockhart, Joseph Plazak et Alexandre Saunier

Assemblage électronique : Simon Claessen, Rene Wassenburg (Schrikdraad Ontwerp) et Stan Verberkt

Production: xmodal/Montréal/LABoral

Avec le soutien initial de : Fonds de Recherche du Québec Sociéte et Culture; Hexagram-Concordia; Schlaich Bergermann und Partner, STEIM (Amsterdam)

En collaboration avec Sofian Audry, Adam Basanta, Marije Baalman, Elio Bidinost et Thomas Spier

SUR L’ARTISTE

Chris Salter est né le 1967 à Beaumont, Texas. Il est artiste et chercheur à la chaire des Nouveaux médias, technologies et sens de l’Université Concordia ainsi que Co-Directeur du réseau Milieux de recherche-création en art médiatique et technologie à Montréal. Il a étudié la philosophie et l’économie à l’Université Emory et a complété son doctorat en mise en scène et dramaturgie critique à l’Université Stanford où il a également étudié comme chercheur au Center for Computer Research in Music and Acoustics (CCMRA). Son travail a été présenté dans plusieurs lieux internationaux, notamment : Biennale d’Architecture de Venise ; Chronus Art Center, Shanghai ; Vitra Design Museum, Weil am Rhein, Allemagne ; théâtre HAU-Berlin ; Biennale d’art numérique, Montréal (2014) ; LABoral, Gijón, Espagne ; Lille 3000, France ; CTM Berlin; Musée national d’art de Chine, Beijing ; Ars Electronica, Linz, Autriche ; Villette Numérique, Paris ; Todays Art, La Haye, Pays-Bas ; Transmediale, Berlin ; EXIT Festival, Maison des Arts, Creteil-Paris. Il est l’auteur de « Entangled: Technology and the Transformation of Performance » (MIT Press, 2010) et de « Alien Agency: Experimental Encounters with Art in the Making » (MIT Press, 2015).

Cheryl Sim

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Un jour, One Day, 2017

Installation vidéographique numérique à trois canaux, 5 min 27 s, son

Production musicale : Frédéric Blais

Cinématographie : Michael Wees

Montage : Cheryl Sim

Assistance à la postproduction : Souligna Koumphonphaky

Confection du costume : Asia Al-Aashtaree

Confection du chapeau : Samantha-Tara Mainville

Coiffure et maquillage : Lisa Sim

Remerciements : Marc-André Nadeau; Centre Phi; CINEMAexpo67; Rosalina et Victor Sim

Cette œuvre est basée sur la chanson thème d’Expo 67, Un jour, un jour, paroles et musique de Stéphane Venne.

SUR L’ARTISTE

Cheryl Sim est artiste médiatique, commissaire et musicienne. Dans sa production artistique de monobandes et d’installations médiatiques, elle traite avec assiduité de sujets liés à la formation identitaire et aux relations de pouvoir. Elle a reçu son doctorat de l’UQAM en 2015 pour sa thèse en recherche-création intitulée « The Fitting Room: the Cheongsam and Canadian Women of Chinese Heritage in Installation » [La salle d’essayage : le cheongsam et les Canadiennes de descendance chinoise dans l’installation]. Elle a présenté sa performance The Thomas Wang Project à Oboro, Montréal, dans le cadre du Festival Accès Asie en 2015.

Charles Stankievech

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Until Finally O Became Just a Dot [Jusqu’à ce que le O devienne un point], 2017

Installation

L’installation de Charles Stankievech aborde l’architecture spectaculaire et toujours existante du pavillon des États-Unis d’Amérique conçu par Buckminster Fuller. Le projet de Stankievech se penche sur l’enchevêtrement d’idéologies contradictoires propres à Fuller : l’évolution de ses dômes géodésiques en structures militaires de transport facile dans l’Arctique canadien, son tournant contre-culture à la fin des années 1960 et son héritage contemporain.

Les documents de cette exposition proviennent des collections suivantes : NASA, Marg Wilkinson, Bibliothèque et Archives Canada, Collection R. Buckminster Fuller de l’Université Stanford, Institut Buckminster Fuller, Archives du Yukon, BAR-1 DEW Line Archive, Département américain de la défense, IBM, K. Verlag, Bibliothèque de l’Université de Toronto, laboratoire Lincoln du MIT, Western Electric et Graeme Ferguson.

Remerciements : L’artiste tient à remercier tout particulièrement pour l’aide à la recherche et à la production : Jayne Wilkinson, Marg Wilkinson, Marcin Kedzior, Graeme Ferguson, David McConville, Michèle Thériault de la galerie Leonard & Bina Ellen de l’Université Concordia, Anna Kovler, Camille Bédard, Martien deVletter, Meredith Carruthers, Johnny Bui, les étudiants finissants à la maîtrise du programme en études visuelles de l’Université de Toronto, et la Faculté d’architecture, d’architecture du paysage et de design John H. Daniels de l’Université de Toronto ainsi que CINEMAexpo67.

SUR L’ARTISTE

Charles Stankievech, né en 1978 à Okotoks, Alberta, est un artiste canadien dont la recherche explore des enjeux comme la notion de « travail de terrain » dans les paysages intégrés, le complexe militaro-industriel, et l’histoire de la technologie. Son corpus d’œuvres a été présenté internationalement au Louisiana Museum of Modern Art, Copenhague, Danemark ; au Palais de Tokyo, Paris ; à la Haus der Kulturen der Welt, Berlin; au Massachusetts Museum of Contemporary Art, North Adams, É.-U. ; au Musée d’art contemporain de Montréal, et au Centre Canadien d’Architecture, Montréal ; et aux biennales de l’architecture de Venise et SITE à Santa Fe, É.-U.. Ses conférences pour dOCUMENTA(13) et pour la 8e Biennale de Berlin furent autant performatives que pédagogiques. Enfin, ses écrits ont été publiés par les Presses du MIT et de l’Université de Princeton.

Krista Belle Stewart

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

Indian Momento [Mémoire indienne], 2017

Vinyle

L’œuvre de Krista Belle Stewart sonde la complexité des documents d’archives. Sa mère avait été le sujet d’un documentaire de la CBC intitulé Seraphine: Her Own Story, de 1967, et l’artiste a fouillé un autre documentaire, celui-ci créé lors de l’Expo, afin de retrouver la trace de son image prétendument captée dans le pavillon des Indiens du Canada. Le plan figé sur lequel repose l’installation vinyle est tiré d’un court métrage de l’Office national du film du Canada datant de 1967, Mémoire indienne. Ce film demeure l’un des rares documents d’images en mouvement tournées à l’intérieur du pavillon, et le portrait de la mère de l’artiste y apparaît au plafond, au sommet d’un arceau de photos. Séraphine, étudiante, allait devenir la première infirmière autochtone en santé publique de la Colombie-Britannique.

Une fenêtre prend l’apparence d’un placard, créant un interstice entre le documentaire et l’image d’archive où l’intimité mène à l’enchevêtrement. Se déplacer parmi ces espaces requiert des directives. Il ne faut pas considérer la terre, la forme et la couleur comme déconnectées, mais comme enracinées.

Remerciements : CINEMAexpo67

SUR L’ARTISTE

Krista Belle Stewart est une artiste appartenant à la Bande d’Upper Nicola de la nation Okanagan qui vit à Vancouver. Son travail aborde la médiation et la tradition orale et joue des interactions entre l’histoire personnelle et le récit institutionnel. Elle a exposé à la Vancouver Art Gallery ; Mercer Union, Toronto ; et la Fondation Esker, Calgary.

Althea Thauberger

Photo: Musée d’art contemporain de Montréal, avec la permission de/ courtesy of Guy L’Heureux

L’arbre est dans ses feuilles, 2017

Installation vidéographique à deux canaux

Avec des poèmes de Danica Evering, Natasha Kanapé Fontaine, Kama La Mackerel et Chloé Savoie-Bernard

Dans son installation vidéo à deux canaux, Althea Thauberger incarne, d’une manière plutôt libre, Lorraine Monk, la directrice du Service de la photographie de l’ONF dans les années 1960. On la voit parmi des images photographiques de 1963 à 1966 tirées des archives du service de la photographie, dont certaines proviennent de l’ouvrage publié en 1968 par l’ONF Ces visages qui sont un pays, et d’autres de L’Arbre du peuple. L’Arbre du peuple du pavillon du Canada d’Expo 67 avait été conçu pour transmettre une vision de l’identité canadienne par l’intermédiaire de la photographie sociale documentaire et du modèle structural de l’ « arbre généalogique ».

Les mots que prononce le protagoniste sont des segments d’entretiens avec Monk et de correspondances du Service de la photographie. L’œuvre inclut également des poèmes que quatre auteures montréalaises émergentes ont composés pour l’occasion, ainsi que des réflexions écrites des historiennes de la culture Andrea Kunard et Carol Payne.

Remerciements : Institut canadien de la photographie, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa; Milieux – Institut pour l’art, culture et technologie; Université Concordia; CINEMAexpo67

SUR L’ARTISTE

Althea Thauberger est une artiste basée à Vancouver. Son travail, produit et exposé internationalement, implique généralement une interaction avec un groupe ou une communauté qui aboutit à des performances soulevant des enjeux de pouvoir social, politique, institutionnel et esthétique. Ses films et installations vidéos sont souvent le résultat de négociations et de collaborations à long terme qu’elle développe avec ses sujets — tels les membres d’une chorale d’église, des reboiseurs, des objecteurs de conscience et des locuteurs de langues menacées d’extinction. Elle explore les rapports entre l’individuel, le collectif et la conformité. Les projets de Thauberger impliquent de plus de profondes considérations à l’égard des couches d’histoire des sites de leur production. Ces projets incluent l’hôpital psychiatrique Bohnice à Prague; l’aéroport international de Kandahar en Afghanistan ; les 200 pâtés de maison de Carrall Street dans Downtown Eastside à Vancouver ; la maison d’opéra Haskell à la frontière Québec/Vermont. Les récentes expositions et projections de Thauberger ont été vues à Power Plant à Toronto; au Musée d’art contemporain de Montréal; à l’Overgaden institut d’art contemporain de Copenhague; à la Biennale 2012 de Liverpool; au cinéma Zvezda (occupé) de Belgrade et au musée d’art de Guangong.

L’exposition est organisée avec le soutien de l’Université Concordia, du Milieux Institute for Arts, Culture and Technology, de Hexagram, de la Cinémathèque québécoise, de la Place des Arts, des Archives de Montréal, de l’Office national du film du Canada, du Gallerie national du Canada, de Bibliothèque et Archives Canada, et du Conseil de recherches en sciences humaines.

L’exposition s’inscrit dans la programmation officielle du 375e anniversaire de Montréal et d’Expo 67 – 50 ans plus tard.






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